Anticiper les problèmes
En raison de leur nature, les discussions sont imprédictibles. Même avec une planification et une préparation adéquates, une discussion peut partir dans des directions insoupçonnées.
Découvrez ici certaines des meilleures pratiques à adopter lorsque des problèmes surviennent pendant des discussions sensibles, ainsi que quelques exemples de situations délicates et des pistes pour les résoudre.
Meilleures pratiques
Que faire lorsque des discussions deviennent peu fructueuses?
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Abordez le problème directement. Ignorer un comportement problématique peut créer un mauvais précédent ou générer des tensions qui nuisent à la discussion.
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Lors de votre intervention, rappelez et appuyez-vous sur vos normes de discussions. Pensez à utiliser l’activité de co-création des normes pour les établir en amont de la discussion.
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Prenez conscience de vos propres réactions et, au besoin, accordez-vous un moment pour respirer et retrouver votre calme avant de reprendre la discussion.
Parfois, exprimer votre inconfort et nommer les stratégies que vous utilisez pour le gérer peut aider les participants à se sentir plus à l’aise avec leur propre inconfort.
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Offrez aux participants un moment pour changer d’état d’esprit. Interrompre brièvement la discussion ou faire une activité différente pendant quelques minutes peut faire retomber la tension et permettre à la discussion d’avancer de manière productive lorsqu’elle reprend.
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Osez changer le format de la discussion! Essayez, par exemple, de passer d’une discussion de groupe à une discussion en petits groupes ou vice versa.
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Proposez une pause durant laquelle les participants réfléchissent individuellement avant de reprendre la discussion. Pour guider leur réflexion, vous pouvez suggérer un énoncé ou utiliser un protocole de discussion.
Démarche pour un désaccord constructif – RÉPIT
Que faire lorsque :
La communication est difficile et les différences semblent insurmontables?
Vous avez l’impression qu’une partie de votre identité est attaquée?
La discussion dérape en un désaccord toxique?
Vous avez l’impression que l’autre ne comprend tout simplement pas?
La démarche RÉPIT favorise l’écoute active et encourage le développement d’habitudes de communication propices à une discussion et à un désaccord constructif. Elle s’applique aussi bien aux discussions formelles et structurées qu’aux discussions spontanées et organiques que les participants peuvent avoir avec leurs amis ou leur famille.
Mises en situation
Tout le monde n’aborde pas les discussions avec l’intention d’apprendre des autres ou de contribuer de manière constructive. Parfois, certaines personnes peuvent avoir des opinions très ancrées ou chercher à monopoliser la parole pour exprimer leur point de vue, et d’autres ne veulent tout simplement pas participer à l’échange.
Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les participants soient toujours exemplaires. Toutefois, il existe des mesures simples pour faire face aux situations problématiques les plus courantes que vous pourriez rencontrer.
Que faire lorsqu’une personne domine la discussion?
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À moins d’avoir une raison explicite qui vous laisse croire le contraire, il vaut mieux présumer que la personne qui prend beaucoup de place dans la discussion ne le fait pas volontairement, et aborder le problème dans cette optique.
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Clarifiez les attentes dès le début en nommant clairement les normes de la discussion. Cela permet à tout le monde d’être sur la même longueur d’onde et facilite la responsabilisation de chacun.
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Prévenez cette situation en adoptant un protocole de discussion qui favorise une participation équitable de tous.
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Dans un grand groupe, vous pouvez dire quelque chose comme : « J’aimerais entendre quelqu’un qui n’a pas encore eu l’occasion de s’exprimer aujourd’hui. »
Sinon, envisagez de changer le format de la discussion pour donner à d’autres participants la chance de prendre la parole.
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Si une personne domine constamment les discussions, envisager de lui en parler en privé, soit après la séance, soit pendant une pause, afin de lui faire part de vos observations avec bienveillance.
Que faire lorsque personne ne parle?
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Avant la discussion, expliquez clairement aux participants ce à quoi ils doivent s’attendre. Vous pouvez également adapter le format de la discussion afin de réduire le nombre de personnes devant lesquelles ils doivent s’exprimer.
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Rappelez aux participants le rôle que joue la discussion en cours dans l’atteinte de vos objectifs communs.
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Demandez aux participants s’il y a un obstacle particulier à leur participation et offrez-leur l’occasion de vous en faire part en privé ou de manière anonyme. Un formulaire en ligne ou une fiche de rétroaction peut s’avérer particulièrement utile, surtout si vous animez plusieurs séances.
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Apprenez à être à l’aise avec les moments de silence. Il faut parfois du temps aux gens pour formuler leurs idées et se sentir prêts à les exprimer. Le silence n’est pas grave!
Que faire lorsque quelqu’un est très fermé dans ses idées?
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Avant de commencer, prenez le temps de rappeler la distinction entre une discussion et un débat. Soulignez que l’objectif d’une discussion est de mieux se comprendre les uns les autres, pas de convaincre ou de gagner.
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Encouragez les participants à envisager d’autres points de vue. Des outils comme le jeu de cartes des valeurs ou certains protocoles de discussion peuvent les aider à explorer des perspectives différentes des leurs.
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Parfois, les gens ne changent tout simplement pas d’avis, et le mieux que vous pouvez faire est de reconnaître le désaccord de façon respectueuse, en validant les différentes perspectives présentes dans la discussion.
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Rappelez-vous qu’il y a une grande différence entre une personne fermée aux changements (problématique) et une personne qui prend le temps d’examiner attentivement d’autres points de vue avec ouverture, mais qui choisit ensuite de maintenir sa position (tout à fait normal!).
Que faire lorsque les opinions manquent de diversité?
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Si l’objectif de votre discussion est de mieux comprendre l’enjeu discuté, il est essentiel de rassembler un éventail diversifié d’opinions.
Gardez en tête que ce n’est pas parce qu’une opinion domine la discussion que tout le monde y adhère unanimement. Défendre un point de vue minoritaire peut parfois demander un effort important de ceux à contre-courant, ce qui peut les amener à ne pas exprimer leur désaccord.
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Donnez l’exemple en proposant vous-même un nouveau point de vue. Vous pouvez utiliser des formules telles que :
« Avez-vous envisagé...? »
« Bien que cela ait du sens, quelqu’un d’autre pourrait argumenter... Qu’en pensez-vous? »
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Encouragez l’expression de divers points de vue en proposant l’activité À chacun.e son iceberg qui invite les participants à approfondir leurs opinions et à explorer les raisons sous-jacentes qui les motivent.
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Proposez une activité de mise en perspective en invitant les participants à adopter un autre point de vue. Pour plus de détails, consultez la page Outils et activités.